Le Syndicat Mixte Eaux et Rivières de l’Entre-deux-Mers (SMER-E2M) réalise depuis quelques années le suivi hydromorphologique de cours d’eau afin d’observer l’évolution dans le temps et dans l’espace la réalisation de différents travaux menés sur son territoire.
Ainsi, un protocole simplifié issu du protocole normalisé CARHYCE (CARactérisation Hydromorphologique des Cours d’Eau) a été élaboré pour mesurer et évaluer de façon précise l’évolution de différents paramètres physiques d’un cours d’eau sur des stations d’échantillonnage bien définies. Ce protocole permet d’évaluer différents facteurs d’un cours d’eau tels que : la pente, la diversité des écoulements, la géométrie du lit mineur (hauteur, largeur), la nature des berges, la granulométrie, le colmatage...
Un tel suivi se justifie par le fait que l’hydromorphologie joue un rôle essentiel par rapport à la qualité biologique d’un cours d’eau, nécessaire à l’atteinte du bon état issu de la Directive cadre sur l’eau.
Pour rappel, la restauration hydromorphologique d’un cours d’eau permet d’augmenter sa capacité d’accueil pour de nombreuses espèces aquatiques animales et végétales.
Rappel : Qu’est-ce que l’hydromorphologie
Cette discipline de recherche datant du milieu du XXème siècle est issue du grec « Hydro » (eau), « Morpho » (forme) et « Logos » (étude). L’hydromorphologie des cours d’eau désigne l’étude des formes qui résultent des processus physiques régissant le fonctionnement des cours d’eau, ainsi que des pressions exercées par les hommes sur ces milieux. Les cours d’eau sont des systèmes naturels évolutifs conditionnés par l’interaction d’une série de composantes dans le temps et l’espace. Des phénomènes physiques et biologiques qui constituent la dynamique fluviale, expliquent les évolutions de la forme des rivières et de leurs habitats.
Principales altérations hydromorphologiques retrouvées sur un cours d’eau :
- Les obstacles à l’écoulement, la chenalisation, le curage, la rectification du tracé, l’extraction de granulats, la suppression de ripisylve, l’imperméabilisation ou le retournement des sols.
Les différents travaux sur le lit mineur (principalement de la diversification du lit ou du rehaussement du lit) permettent :
- De recréer des alternances de pentes faibles et de pentes fortes plus intéressantes pour la flore et la faune aquatique,
- De favoriser des vitesses de courant plus rapide pour permettre le transport des sédiments.
- De créer des zones naturelles aquatiques (caches sous-berges ou blocs rocheux dans le lit mineur) favorisant la diversité des espèces animales et végétales du cours d’eau.